La notion de 50/50 évoque immédiatement une égalité parfaite, une division nette. Et pourtant, ce n'est pas simplement une question d'équilibre mathématique, mais plutôt le reflet de nos dilemmes quotidiens. Face à un choix, cette notion rappelle la décision qui nous attend à la croisée des chemins. Deux chemins, deux options, et une chance égale de s'aventurer sur l'un ou l'autre. Mais alors que notre société moderne semble engloutie par une avalanche de choix, nombreux sont ceux qui ressentent une paralysie décisionnelle. Nous sommes devenus de véritables virtuoses de la nuance, poussant notre expertise jusqu'à cerner un espace encore plus subtil : l'entre-deux de l'entre-deux.
Cette tendance à fusionner, mélanger, et redéfinir évoque immanquablement les visions d'Émile Durkheim et de Zygmunt Bauman. Durkheim, avec son concept d'anomie, mettait en lumière les perturbations engendrées par l'absence de repères clairs dans une société en perpétuelle mutation. Quant à Bauman et sa notion de "modernité liquide", il esquissait un univers où tout est en mouvement, où les limites et frontières sont sans cesse remodelées.
Dans cette ère où les nuances de gris semblent prédominer sur le noir et le blanc, les exemples se multiplient. Prenons, le véganisme, autrefois star montante des régimes alimentaires, mais qui désormais semble marquer une pause, comme pour reprendre son souffle. Puis, tel un tour de passe-passe, le flexitarisme fait son apparition, se frayant un chemin avec assurance. Illustration parfaite de cette tendance : la marque "Bluff Saucisses" sur laquelle je suis récemment tombée.
Leur créneau ? Des saucisses moins carnivores, mais pas tout à fait végétales non plus. Iné-d-it ! Et puis, franchement, avec un nom pareil … "Bluff Saucisses"... peut-on parler de génie marketing ou d'un gros "WTF" ? Probablement un savoureux mélange des deux.
Et ce n'est pas un exemple isolé. Alors que le métavers cherche encore ses marques et que le numérique aspire à une renaissance, le "para-réel" émerge, estompant davantage les frontières entre le virtuel et le tangible. Souvenez-vous d'Unseen, cette marque audacieuse qui révolutionne le maquillage sous l'effet des flashs.
Et que dire de Carlings, qui marie mode et technologie avec ses "statement tee shirts", changeant de message via des filtres sur les réseaux sociaux. Plus récemment, Para a fait son entrée : un parapluie qui s'illumine et s'anime grâce au smartphone. Même Adobe s'est fait remarquer avec sa robe numériquement réelle. Ces innovations témoignent d'une intersection entre le réel et le digital, aussi fascinante qu'étrange : indispensablement inutile ?
Et puis, il y a les deepfakes. Si le faux a toujours eu sa place dans l'histoire, avec les deepfakes, nous franchissons un nouveau seuil. Il ne s'agit plus simplement d'une imitation visuelle comme une réplique de la Joconde, mais d'une superposition multi-sensorielle. Le visage qu'on voit, la voix qu'on entend... tout semble authentique. Pourtant, tout n'est qu'illusion. Un faux authentique, si l'on peut dire.
Face à cette valse des réalités, il n'est guère surprenant de constater que les recherches Google pour “schizophrenia” ont doublé depuis 2015. Je ne saurais dire exactement où tout cela nous conduira, mais une équation semble se dégager : ½ choix = Bordel².
MD
On se retrouve dans une réalité où tout d’hybride et de mélange et va sonner pour certains comme chaotique là où d’autres voient une forme d’harmonie.
Les jeunes générations on le cerveau qui se « map » tout autrement que celui des plus de 30ans trop formatés par leurs expériences de vie passés.
Je suis en 1/2 mesure sur ce constat : est-ce qu’on tend vers le chaos ou vers une nouvelle forme d’ordre?
Je pense les deux en même temps ça dépendra du point de vue et de la sensibilité de chacun.
Quelle aventure la vie :)
Une lecture 100% délicieuse !