Je ne sais pas encore si je lirai le livre de John Koenig, mais merci pour le début de votre post qui résonne avec intelligence, culture et sensibilité avec les sentiments et sensations qui m'animent depuis quelque temps après de nombreuses années passées au service d'un modèle socio-économique ... qui n'est plus un modèle et n'aurait jamais dû en être un
Je crois que les grecs avaient plusieurs mots pour dire “aimer” parce qu’ils reconnaissaient que chaque lien mérite sa langue.
Chez Homère, l’émotion est incarnée, jamais décorative. Elle passe par le corps, le destin, la perte.
Peut-être que nous avons perdu ces nuances parce qu’on a cessé de croire que le ressenti était un savoir. Aujourd’hui, l’émotion est souvent vue comme une faiblesse. Eux, la vivaient comme une forme de lucidité.
Je découvre tout juste votre écriture via cette lettre, ça fait du bien de se sentir comprise en vous lisant.
J’avais presque envie de dire que la psychologie est une des sciences qui tente à mettre des mots sur les émotions, à les comprendre, à les valider et surtout à les accepter. Mais hélas elle n’est pas encore assez accessible, ni suffisamment prise au sérieux.
Je suis personnellement une adepte des néologismes et j’utilise des mots étrangers pour exprimer ce qui m’habite, puisque notre langue française conservatrice manque encore trop peu de mots pour découvrir ce qui est enfouit en nous et ce qui nous entoure.
Vivant en Allemagne depuis 9 ans, j’ai appris que la langue dispose de 500 000 mots contre 150 000 pour la langue française.
Décidément, j'aime beaucoup votre façon d'écrire et la sensibilité avec laquelle vous vous exprimez. J'ai appris , vos mots ont résonné en moi et j'ai trouvé l'analyse extrêmement juste. Merci pour ce partage qui a lancé positivement ma journée.
Oh ! Merci Odile. Chaque fois que j’écris, c’est parce que quelqu’un m’a dit quelque chose, m’a tendu une phrase, une question. Et ça a fait remonter une idée que je portais sans le savoir.
Alors si mes mots ont résonné, c’est peut-être qu’ils étaient déjà là, aussi, chez vous. À demi-formés :)
Tellement bien dit... Trouver le mot, l'expression juste pour dire ce qui nous traverse, pour rendre compte de nos émotions avec précision. Ils fleurissent parfois après un long processus. Et parfois on n'ose pas exprimer ce qui nous traverse, on ne comprend pas ce qui nous arrive et c'est la sortie de route...
1) Optimiser, c'est améliorer le résultat (chiffré) d'un ratio dans lequel se trouve, au dénominateur, soit du temps soit de l'énergie. Il s'agit donc d'assimiler le gain de temps à un gain d'argent (ou au moins à une baisse des dépenses). Et que fait-on du temps gagné ? On l'optimise ?
2) Notre comptabilité du temps, parfaitement arbitraire (pourquoi 60 minutes dans une heure ? Parce que les sumériens en ont décidé ainsi ...) est un héritage nous permettant de découper "proprement" notre temps de vie : pas d'épluchure, pas de déchets à recycler, im-pec-cable ! Pourtant, que l'on vienne à vivre pleinement l'amour ou la détresse et la seule unité qui s'impose alors c'est l'éternité. Et je ne suis pas sûr que ce (ne) soit (qu') un problème de mots. Peut-être que "tout simplement" le temps redevient notre propriété et son découpage devient dépourvu de sens. Et ce vocabulaire, qui habillait le quotidien de ses rites et usages découpés en heures et en agendas, se dilue dans l'éternité de cette indicible immensité qui nous a envahi. Les mots semblent alors mal adaptés voire bâtisseurs d'apparences. Et lorsqu'il ne reste plus qu'a sauver les apparences, c'est que le reste est foutu, que le temps s'est enfui au profit de petites manies.
3) Il existe sept notes de musique. Depuis le début du commencement. "Seulement" sept notes et ... tellement de merveilles tellement différentes produites depuis tellement de temps. Différentes par leurs rythmes, leurs associations, leurs lignes mélodiques. Toutes ces merveilles juste avec 7 notes, 7 signes "cabalistiques", 7 symboles écrits et interprétés selon une convention planétaire. Il est possible d'exprimer (ou faire ressentir) une diversité d'émotions avec 7 mots "seulement".
Tiens tiens ...
La quantité de mots disponible est-elle réellement le problème ou bien faut-il interroger ce que nous faisons de ce temps que l'on voudrait dilater tant on ne peut pas faire entrer tout ce qu'on veut dans celui qui nous est imparti. Doit-on repenser ce qui nous amène à manquer de temps pour exprimer nos émotions ou la solution est-elle liée à l'invention d'un dilatateur de temps qui résoudrait le problème "logistiquement" ?
A moins qu'il faille "tout simplement" envisager de reprendre le pouvoir sur ce temps qui est sans doute la seule chose que personne ne peut nous prendre sans notre consentement.
.
Merci pour votre réflexion et votre regard, Marie Dollé.
Merci pour cette réponse, dense et inspirante. Même plus que ça !
Sur le point 1 : Oui, certaines émotions suspendent le temps … vous le dites très justement.
Sur le point 2 : en phase également, mais on parle beaucoup de raisonner le temps, de le reprendre.
Mais sans ancrage, sans espace vécu, le temps n’est qu’un flux !
Sur le point 3 : je me permets un petit pas de côté. Sur la musique Il n’y a pas que 7 notes. Il y a aussi les dièses, les bémols, les intensités, les phrasés… il y a aussi le temps, les pédales, ….
La musique n’est pas faite de signes isolés, mais de tensions, de textures, d’espace.
Peut-être que notre langage émotionnel n’est pas trop pauvre, mais trop désaccordé.
Ce qui manque, ce n’est pas juste le nombre de mots … c’est le fait qu’ aujourd’hui ils raisonnent plus qu’ils ne résonnent !
"La musique n’est pas faite de signes isolés, mais de tensions, de textures, d’espace."
Tout à fait. Tout comme un texte captera notre attention au moins autant par son rythme et ses sonorités (même si le texte est écrit) que par les mots utilisés et l'enchainement des idées présenté. La simple juxtaposition grammaticalement satisfaisante de mots ne produit de sens que s'il y a "quelque chose derrière les mots". Sans implicites, sans stimulation de l'imaginaire, sans invitation à l'association d'idées ou d'images, sans ces espaces entre les mots qui invitent au voyage, tout texte est insipide, toute prise de parole est au mieux soporifique et au pire abrutissante.
..
"Peut-être que notre langage émotionnel n’est pas trop pauvre, mais trop désaccordé."
C'est aussi mon avis. Au même titre qu'un accord musical associe plusieurs notes différentes qui sont jouées en même temps afin de produire une sonorité nouvelle, cohérente et distincte de chaque note qui le compose, je crois (c'est donc un délit d'opinion) que l'on peut "dessiner" une émotion en associant des mots de façon sensible (et au risque de "perturber" l'utilisation normalisée de ces mots). Ce serait donc moins de nouveaux mots que de temps pour redessiner les émotions avec les mots dont nous disposons, dont nous aurions besoin.
..
"Ce qui manque, ce n’est pas juste le nombre de mots … c’est le fait qu’ aujourd’hui ils raisonnent plus qu’ils ne résonnent !"
C'est aussi mon avis. Et sur le sujet, un certain Cornelius Castoriadis s'est abondamment exprimé et avec beaucoup de justesse.
En tant qu’art-thérapeute et artiste plasticienne, je travaille avec des outils comme l’encre, la couleur, le collage — non pas pour illustrer, mais pour permettre à un autre langage d’émerger.
Celui des corps qui sentent, des gestes qui racontent, des émotions qui n’ont ni syntaxe ni vocabulaire verbal.
Votre texte vient nommer avec justesse cette nécessité de retrouver un espace d’expression sensible, à une époque où l’émotion semble souvent redoutée ou réduite à un indicateur.
Merci pour ce regard qui confirme la valeur de toutes ces formes de langage non discursives.
Il faut réapprendre à habiter nos corps. À laisser émerger ces langages qui passent par la matière, le rythme, le geste. Parfois, ce n’est pas qu’on ne sait pas quoi dire … c’est qu’on essaie de le dire avec les mauvais outils !
Depuis Descartes et cette ineptie de la prise du pouvoir de nos cerveaux sur nos corps, de notre cognitif sur nos émotions, véritables messagers oubliés de ce corps qu’on voulait esclave, de l’homme tout puissant sur la nature, de la finance devenue la fin plutôt que le moyen facilitateur de l’echange et de d’émancipation qu’elle était à l’origine de la création de la monnaie, nous manquons d’un référentiel commun et d’un système qui permette de le diffuser avec efficience et responsabilité.
Plus personne n’endosse la responsabilité de sa création et encore moins de sa transmission.
Nous sommes comme piégés dans nos corps et dans nos cœurs, qui hurlent en silence pour remettre un équilibre et une vitalité dans cette quête.
J’en ai fait un projet sociétal qui me tient à cœur. Celui du monde d’après, du monde de WaoW -We Advize Our World, et j’ai le sentiment, à vous lire, que nous pourrions unir nos empathies pour créer ce référentiel et commencer sa diffusion virale.
À votre disposition pour vous en dire plus, d’autant que nous semblons partager un environnement professionnel commun.
Et si la synchronicité agissait une fois de plus ?
Une pure coïncidence : mon fils et ma conjointe me demandaient hier soir comment re ressentait une situation spécifique du passé et je né,arrivais pas à mettre les mots justes sur mon ressenti. Pas de surprise donc...notre vocabulaire cognitif n'est pas à la hauteur de nos ressentis!
Je ne sais pas encore si je lirai le livre de John Koenig, mais merci pour le début de votre post qui résonne avec intelligence, culture et sensibilité avec les sentiments et sensations qui m'animent depuis quelque temps après de nombreuses années passées au service d'un modèle socio-économique ... qui n'est plus un modèle et n'aurait jamais dû en être un
Merci Philippe.
Oui, on a longtemps servi un modèle qu’on croyait neutre, mais qui a peu à voir avec le vivant.
Et le vrai risque, ce n’est pas que les robots nous imitent, c’est qu’on finisse par penser, ressentir, agir comme eux
Combien de mots en grec ancien pour dire "aimer" ?
Six, il me semble, sous réserve de vérification
(je ne suis pas spécialiste du grec, ancien ou moderne !) :
- Eros, amour passionnel, désir romantique et sexuel
- Philia, amour fraternel, amitié profonde
- Storge, amour familial naturel (parents-enfants, fratrie)
- Agapè, amour universel, bienveillance désintéressée
- Philautia, amour de soi, distinguant l'amour-propre sain du narcissisme destructeur
- Mania, amour obsessionnel, la jalousie maladive, le côté sombre d'éros
Oui, le vocabulaire des émotions nous manque...
Quel joli commentaire Jean-Marie !
Je crois que les grecs avaient plusieurs mots pour dire “aimer” parce qu’ils reconnaissaient que chaque lien mérite sa langue.
Chez Homère, l’émotion est incarnée, jamais décorative. Elle passe par le corps, le destin, la perte.
Peut-être que nous avons perdu ces nuances parce qu’on a cessé de croire que le ressenti était un savoir. Aujourd’hui, l’émotion est souvent vue comme une faiblesse. Eux, la vivaient comme une forme de lucidité.
Merci Marie pour ce petit « coup de gueule ».
Je découvre tout juste votre écriture via cette lettre, ça fait du bien de se sentir comprise en vous lisant.
J’avais presque envie de dire que la psychologie est une des sciences qui tente à mettre des mots sur les émotions, à les comprendre, à les valider et surtout à les accepter. Mais hélas elle n’est pas encore assez accessible, ni suffisamment prise au sérieux.
Je suis personnellement une adepte des néologismes et j’utilise des mots étrangers pour exprimer ce qui m’habite, puisque notre langue française conservatrice manque encore trop peu de mots pour découvrir ce qui est enfouit en nous et ce qui nous entoure.
Vivant en Allemagne depuis 9 ans, j’ai appris que la langue dispose de 500 000 mots contre 150 000 pour la langue française.
On a du boulot !
“Fernweh” est mon préféré ❤️
Merci Johane :)
Oui, la psychologie tente de mettre des mots, et c’est précieux.
Mais peut-être que le problème, parfois, c’est qu’elle nomme pour classer, là où on aurait besoin de nommer pour relier.
Une émotion, ce n’est pas un trouble à diagnostiquer. C’est souvent juste un signal en quête d’espace ! Et très à propos avec votre mot Fernweh ;)
Décidément, j'aime beaucoup votre façon d'écrire et la sensibilité avec laquelle vous vous exprimez. J'ai appris , vos mots ont résonné en moi et j'ai trouvé l'analyse extrêmement juste. Merci pour ce partage qui a lancé positivement ma journée.
Oh ! Merci Odile. Chaque fois que j’écris, c’est parce que quelqu’un m’a dit quelque chose, m’a tendu une phrase, une question. Et ça a fait remonter une idée que je portais sans le savoir.
Alors si mes mots ont résonné, c’est peut-être qu’ils étaient déjà là, aussi, chez vous. À demi-formés :)
Tellement bien dit... Trouver le mot, l'expression juste pour dire ce qui nous traverse, pour rendre compte de nos émotions avec précision. Ils fleurissent parfois après un long processus. Et parfois on n'ose pas exprimer ce qui nous traverse, on ne comprend pas ce qui nous arrive et c'est la sortie de route...
Oui… et c’est fou comme on passe des années à apprendre à lire, à écrire, à compter, mais pas à ressentir.
Dans certains pays, il existe des cours d’empathie ou d’éducation émotionnelle.
Peut-être qu’on devrait simplement apprendre, dès l’enfance, ce que c’est qu’être humain.
bravo merci pour ce magnifique post !
Merci nathalie :)
1) Optimiser, c'est améliorer le résultat (chiffré) d'un ratio dans lequel se trouve, au dénominateur, soit du temps soit de l'énergie. Il s'agit donc d'assimiler le gain de temps à un gain d'argent (ou au moins à une baisse des dépenses). Et que fait-on du temps gagné ? On l'optimise ?
2) Notre comptabilité du temps, parfaitement arbitraire (pourquoi 60 minutes dans une heure ? Parce que les sumériens en ont décidé ainsi ...) est un héritage nous permettant de découper "proprement" notre temps de vie : pas d'épluchure, pas de déchets à recycler, im-pec-cable ! Pourtant, que l'on vienne à vivre pleinement l'amour ou la détresse et la seule unité qui s'impose alors c'est l'éternité. Et je ne suis pas sûr que ce (ne) soit (qu') un problème de mots. Peut-être que "tout simplement" le temps redevient notre propriété et son découpage devient dépourvu de sens. Et ce vocabulaire, qui habillait le quotidien de ses rites et usages découpés en heures et en agendas, se dilue dans l'éternité de cette indicible immensité qui nous a envahi. Les mots semblent alors mal adaptés voire bâtisseurs d'apparences. Et lorsqu'il ne reste plus qu'a sauver les apparences, c'est que le reste est foutu, que le temps s'est enfui au profit de petites manies.
3) Il existe sept notes de musique. Depuis le début du commencement. "Seulement" sept notes et ... tellement de merveilles tellement différentes produites depuis tellement de temps. Différentes par leurs rythmes, leurs associations, leurs lignes mélodiques. Toutes ces merveilles juste avec 7 notes, 7 signes "cabalistiques", 7 symboles écrits et interprétés selon une convention planétaire. Il est possible d'exprimer (ou faire ressentir) une diversité d'émotions avec 7 mots "seulement".
Tiens tiens ...
La quantité de mots disponible est-elle réellement le problème ou bien faut-il interroger ce que nous faisons de ce temps que l'on voudrait dilater tant on ne peut pas faire entrer tout ce qu'on veut dans celui qui nous est imparti. Doit-on repenser ce qui nous amène à manquer de temps pour exprimer nos émotions ou la solution est-elle liée à l'invention d'un dilatateur de temps qui résoudrait le problème "logistiquement" ?
A moins qu'il faille "tout simplement" envisager de reprendre le pouvoir sur ce temps qui est sans doute la seule chose que personne ne peut nous prendre sans notre consentement.
.
Merci pour votre réflexion et votre regard, Marie Dollé.
Merci pour cette réponse, dense et inspirante. Même plus que ça !
Sur le point 1 : Oui, certaines émotions suspendent le temps … vous le dites très justement.
Sur le point 2 : en phase également, mais on parle beaucoup de raisonner le temps, de le reprendre.
Mais sans ancrage, sans espace vécu, le temps n’est qu’un flux !
Sur le point 3 : je me permets un petit pas de côté. Sur la musique Il n’y a pas que 7 notes. Il y a aussi les dièses, les bémols, les intensités, les phrasés… il y a aussi le temps, les pédales, ….
La musique n’est pas faite de signes isolés, mais de tensions, de textures, d’espace.
Peut-être que notre langage émotionnel n’est pas trop pauvre, mais trop désaccordé.
Ce qui manque, ce n’est pas juste le nombre de mots … c’est le fait qu’ aujourd’hui ils raisonnent plus qu’ils ne résonnent !
"La musique n’est pas faite de signes isolés, mais de tensions, de textures, d’espace."
Tout à fait. Tout comme un texte captera notre attention au moins autant par son rythme et ses sonorités (même si le texte est écrit) que par les mots utilisés et l'enchainement des idées présenté. La simple juxtaposition grammaticalement satisfaisante de mots ne produit de sens que s'il y a "quelque chose derrière les mots". Sans implicites, sans stimulation de l'imaginaire, sans invitation à l'association d'idées ou d'images, sans ces espaces entre les mots qui invitent au voyage, tout texte est insipide, toute prise de parole est au mieux soporifique et au pire abrutissante.
..
"Peut-être que notre langage émotionnel n’est pas trop pauvre, mais trop désaccordé."
C'est aussi mon avis. Au même titre qu'un accord musical associe plusieurs notes différentes qui sont jouées en même temps afin de produire une sonorité nouvelle, cohérente et distincte de chaque note qui le compose, je crois (c'est donc un délit d'opinion) que l'on peut "dessiner" une émotion en associant des mots de façon sensible (et au risque de "perturber" l'utilisation normalisée de ces mots). Ce serait donc moins de nouveaux mots que de temps pour redessiner les émotions avec les mots dont nous disposons, dont nous aurions besoin.
..
"Ce qui manque, ce n’est pas juste le nombre de mots … c’est le fait qu’ aujourd’hui ils raisonnent plus qu’ils ne résonnent !"
C'est aussi mon avis. Et sur le sujet, un certain Cornelius Castoriadis s'est abondamment exprimé et avec beaucoup de justesse.
.
Merci pour ce commentaire, Marie Dollé.
Je découvre Cornelius Castoriadis … merci Philippe 🙏
Quel sujet fantastique!
En tant qu’art-thérapeute et artiste plasticienne, je travaille avec des outils comme l’encre, la couleur, le collage — non pas pour illustrer, mais pour permettre à un autre langage d’émerger.
Celui des corps qui sentent, des gestes qui racontent, des émotions qui n’ont ni syntaxe ni vocabulaire verbal.
Votre texte vient nommer avec justesse cette nécessité de retrouver un espace d’expression sensible, à une époque où l’émotion semble souvent redoutée ou réduite à un indicateur.
Merci pour ce regard qui confirme la valeur de toutes ces formes de langage non discursives.
100 % d’accord, Céline.
Il faut réapprendre à habiter nos corps. À laisser émerger ces langages qui passent par la matière, le rythme, le geste. Parfois, ce n’est pas qu’on ne sait pas quoi dire … c’est qu’on essaie de le dire avec les mauvais outils !
Merci Marie pour ce partage et ce cri du cœur.
Depuis Descartes et cette ineptie de la prise du pouvoir de nos cerveaux sur nos corps, de notre cognitif sur nos émotions, véritables messagers oubliés de ce corps qu’on voulait esclave, de l’homme tout puissant sur la nature, de la finance devenue la fin plutôt que le moyen facilitateur de l’echange et de d’émancipation qu’elle était à l’origine de la création de la monnaie, nous manquons d’un référentiel commun et d’un système qui permette de le diffuser avec efficience et responsabilité.
Plus personne n’endosse la responsabilité de sa création et encore moins de sa transmission.
Nous sommes comme piégés dans nos corps et dans nos cœurs, qui hurlent en silence pour remettre un équilibre et une vitalité dans cette quête.
J’en ai fait un projet sociétal qui me tient à cœur. Celui du monde d’après, du monde de WaoW -We Advize Our World, et j’ai le sentiment, à vous lire, que nous pourrions unir nos empathies pour créer ce référentiel et commencer sa diffusion virale.
À votre disposition pour vous en dire plus, d’autant que nous semblons partager un environnement professionnel commun.
Et si la synchronicité agissait une fois de plus ?
Just let me Know…🌈🌎🍀🚀
Merci encore Marie. Lucidité sensible! WOW!
Une pure coïncidence : mon fils et ma conjointe me demandaient hier soir comment re ressentait une situation spécifique du passé et je né,arrivais pas à mettre les mots justes sur mon ressenti. Pas de surprise donc...notre vocabulaire cognitif n'est pas à la hauteur de nos ressentis!
J'avoue, je suis touché!
Merci François :)
Je crois que le cœur a sa propre grammaire. Et qu’on devrait apprendre à la lire, à la décrypter …. tout autant que celle de la tête.
très intéressant votre article car il éclaire avec des mots, les maux d’un ultra-libéralisme délirant. Merci
Triste époque où il faut des mots pour réparer ce que d’autres mots ont détruit 🥲