Puisque nous sommes dans le grec ancien , je suis plus encline à voir dans le futur des LLM un xeno-logos, plus proche d’une vision asiatique de l’IA comme un “autre” système avec qui il va falloir composer, que du a-logos, a privatif, voire dépréciatif.
On constate de plus en plus d’associations réalisées par les LLM qui ne sont pas de l’ordre de notre logique, même si la matière initiale émane de nous, humains.
Les équipes de Claude ont beau décortiquer les prises de décisions de leur LLM, ils engendrent à chaque étape plus de questions qu’ils ne donnent de réponses.
Et les communications entre agents IA risquent de nous surprendre un peu plus à l’avenir.
Là où Alogos désignait une perte de repères symboliques, un monde saturé de récits désancré, Xeno-logos suggère l’émergence d’un langage autre, peut-être cohérent, mais étranger à nos structures narratives habituelles ! C’est bien vu. Idem pour l’Asie. Je vais creuser et affiner les contours de ma thèse :)
Oups je ne pensais pas avoir cet effet en commentant ;-).
Bon courage pour votre thèse !
Pour ma part je creuse uniquement à titre personnel, la différence entre la perception de l’IA par nous, occidentaux cartésiens doublés du poids de notre christianisme, avec celles des asiatiques (Hindouisme / Bouddhisme/ taoïsme/ animisme des Kami) . Cela donne des rapports à l’IA beaucoup plus facilement acceptés et souples .
Très juste, comme toujours. N’oublions pas l’époque Gutenberg, qui a accéléré le temps des machines vers le paradigme du jour (IA, IA, mais bientôt quantique…), et aussi celui de l’accès au savoir, à la démocratie de Montesquieu et au moins mauvais des systèmes. De même, il me semble que la mauvaise médecine fait du malade un objet, mais que la bonne guérit et guérira mieux le corps et l’humain avec, soutenue par la donnée. Le récit qui tient est peut-être là, en laissant le feu à sa place de feu pour mieux affirmer notre liberté.
Merci pour ce prolongement très juste. Tu fais bien de rappeler l’héritage de Gutenberg : il a en effet ouvert simultanément deux horizons : l’un mécanique et technique, l’autre culturel et politique. Et c’est justement cette tension qui me semble aujourd’hui réactivée :)
N'est-ce-pas l'humanité qui doit guider l'évolution des technologies ?
L'AI en fait partie. Ne risquerons-nous pas de le laisser créer des histoires ou images sans vrai âme, s'il devient autonome ?
N'y a-t-il pas un risque que des entreprises 'Tyrell' émergent, créant des îlots où l'homme 'binaire/artificiel' essaye de (re)créer le monde naturel et authentique selon un modèle inhumain ?
Toute invention doit être utilisé avec maturité, à mon humble avis.
Le sujet mérite certainement de contemplation, d'introspection et de dialogue.
Votre analyse des mythes technologiques est éclairante, mais j'y ajouterais une dimension gramscienne : le progrès crée des "subalternes". Du feu à l'IA, chaque avancée a engendré des inégalités structurelles.
Qui sont les subalternes de l'ère numérique ? Non seulement les "producteurs invisibles" de données, mais aussi les utilisateurs des IA génératives qui, croyant les maîtriser, développent une dépendance cognitive sans questionner leurs mécanismes.
Cette subordination subtile n'illustre-t-elle pas parfaitement votre "Gödelisation du sens" ? Ces utilisateurs participent au système auto-référentiel tout en ignorant qu'ils sont eux-mêmes pris dans la boucle.
Pour créer vos "récits-racines", peut-être faut-il d'abord écouter ces voix silencieuses, car tout récit reflète toujours la perspective de ceux qui peuvent le raconter.
Avec reconnaissance pour cette réflexion stimulante.
Toujours le mot juste, la réflexion qui nous fait aller plus loin.
« Esprits linéaires » … toujours ce même problème de manque d’imagination dans nos sociétés! Les neurones se connectent de façon non-linéaires pourtant et la valeur de l’aléatoire est à la base de l’évolution des espèces !
Puisque nous sommes dans le grec ancien , je suis plus encline à voir dans le futur des LLM un xeno-logos, plus proche d’une vision asiatique de l’IA comme un “autre” système avec qui il va falloir composer, que du a-logos, a privatif, voire dépréciatif.
On constate de plus en plus d’associations réalisées par les LLM qui ne sont pas de l’ordre de notre logique, même si la matière initiale émane de nous, humains.
Les équipes de Claude ont beau décortiquer les prises de décisions de leur LLM, ils engendrent à chaque étape plus de questions qu’ils ne donnent de réponses.
Et les communications entre agents IA risquent de nous surprendre un peu plus à l’avenir.
Merci pour cette belle torsion du regard !
Là où Alogos désignait une perte de repères symboliques, un monde saturé de récits désancré, Xeno-logos suggère l’émergence d’un langage autre, peut-être cohérent, mais étranger à nos structures narratives habituelles ! C’est bien vu. Idem pour l’Asie. Je vais creuser et affiner les contours de ma thèse :)
Oups je ne pensais pas avoir cet effet en commentant ;-).
Bon courage pour votre thèse !
Pour ma part je creuse uniquement à titre personnel, la différence entre la perception de l’IA par nous, occidentaux cartésiens doublés du poids de notre christianisme, avec celles des asiatiques (Hindouisme / Bouddhisme/ taoïsme/ animisme des Kami) . Cela donne des rapports à l’IA beaucoup plus facilement acceptés et souples .
Très juste, comme toujours. N’oublions pas l’époque Gutenberg, qui a accéléré le temps des machines vers le paradigme du jour (IA, IA, mais bientôt quantique…), et aussi celui de l’accès au savoir, à la démocratie de Montesquieu et au moins mauvais des systèmes. De même, il me semble que la mauvaise médecine fait du malade un objet, mais que la bonne guérit et guérira mieux le corps et l’humain avec, soutenue par la donnée. Le récit qui tient est peut-être là, en laissant le feu à sa place de feu pour mieux affirmer notre liberté.
Merci pour ce prolongement très juste. Tu fais bien de rappeler l’héritage de Gutenberg : il a en effet ouvert simultanément deux horizons : l’un mécanique et technique, l’autre culturel et politique. Et c’est justement cette tension qui me semble aujourd’hui réactivée :)
N'est-ce-pas l'humanité qui doit guider l'évolution des technologies ?
L'AI en fait partie. Ne risquerons-nous pas de le laisser créer des histoires ou images sans vrai âme, s'il devient autonome ?
N'y a-t-il pas un risque que des entreprises 'Tyrell' émergent, créant des îlots où l'homme 'binaire/artificiel' essaye de (re)créer le monde naturel et authentique selon un modèle inhumain ?
Toute invention doit être utilisé avec maturité, à mon humble avis.
Le sujet mérite certainement de contemplation, d'introspection et de dialogue.
📷
Chère Marie,
Votre analyse des mythes technologiques est éclairante, mais j'y ajouterais une dimension gramscienne : le progrès crée des "subalternes". Du feu à l'IA, chaque avancée a engendré des inégalités structurelles.
Qui sont les subalternes de l'ère numérique ? Non seulement les "producteurs invisibles" de données, mais aussi les utilisateurs des IA génératives qui, croyant les maîtriser, développent une dépendance cognitive sans questionner leurs mécanismes.
Cette subordination subtile n'illustre-t-elle pas parfaitement votre "Gödelisation du sens" ? Ces utilisateurs participent au système auto-référentiel tout en ignorant qu'ils sont eux-mêmes pris dans la boucle.
Pour créer vos "récits-racines", peut-être faut-il d'abord écouter ces voix silencieuses, car tout récit reflète toujours la perspective de ceux qui peuvent le raconter.
Avec reconnaissance pour cette réflexion stimulante.
« Nos esprits linéaires sont dépassés. »
Toujours le mot juste, la réflexion qui nous fait aller plus loin.
« Esprits linéaires » … toujours ce même problème de manque d’imagination dans nos sociétés! Les neurones se connectent de façon non-linéaires pourtant et la valeur de l’aléatoire est à la base de l’évolution des espèces !
Merci Marie! Encore!